Briques Anosizato

Quand on approche le quartier Ouest le long de la digue Anosizato, on aperçoit les fumées des briquetiers et leurs « meules » de briques qui brûlent. La fumée avec son odeur âcre envahit vos narines. Pour fabriquer ces briques, les artisans creusent directement dans la digue pour extraire la glaise nécessaire. Une fois brûlées et chauffées, elles sont transbordées par les pirogues et vendues le long de la digue. Des centaines de familles vivent et survivent avec ce commerce…depuis toujours !

Briques Anosizato

Pourquoi les digues sont-elles menacées par les fissures

Les autorités prennent enfin la mesure des menaces de risques de fissure de la digue et des inondations des bas quartiers. Les digues par définition ont été construites pour canaliser la rivière Ikopa. Les autorités de la Commune Urbaine d’Antananarivo viennent de constater qu’ils sont nombreux à creuser la digue. Les trous s’agrandissent et s’approfondissent. Cela engendre, déclarent-ils, aujourd’hui, dans la presse locale, la fissure de la digue et le risque de sa rupture incessamment.

Plusieurs quartiers sous la menace des inondations

Plus de 8000 sinistrés en 2015 ont été dénombrés. Les digues des communes de Soavina, et Ampahitrosy (Atsimondrano) ont cédé. En 2018, celle de Vahilava avait cédé également, confirmant la fragilité de ces protections. En période de saison de pluies, l’eau monte dans les quartiers d’Andavamba, Ampefiloha, Ambodirano, Andohatapenaka. Les problèmes récurrents de remblayages sauvages (ou légaux, c’est selon chaque interprétation !), d’évacuation d’eau renforcent ces menaces d’inondations.

Briques Anosizato

Des convocations et des palabres démocratiques à n’en plus finir.

Dans son édition du 8/8/2019, L’Express de Madagascar rapporte que la Commune Urbaine et ses techniciens se sont rendus sur place et ont suspendu les activités de ces artisans. Ces derniers sont convoqués dans les bureaux du quatrième arrondissement à Andrefan’Ambohijanahary : ils devront apporter et prouver leurs autorisations d’exploitation. Leurs activités pourraient déstabiliser la digue qui sert également de route.

Les recommandations de l’APIPA

Le creusement continu des digues représente un danger, mais pas « un risque de rupture immédiat », selon les déclarations du Directeur de l’APIPA, (l’Autorité de Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo) Mr Philippe Ratelison. Le creusement des digues étant interdit, il recommande, cependant, aux artisans briquetiers, de creuser sur les îlots de la rivière. Ainsi, selon lui, le niveau des eaux n’atteindrait pas le côté d’alerte aux inondations. Les services de l’APIPA vont prendre les mesures adéquates pour éviter l’élargissement des trous existants, déjà creusés par les activités des briquetiers le long des digues. A noter que ces trous sont fragilisés par le passage des voitures et des camions qui fréquentent les routes digues tous les jours.

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